Jaws 3D par Romain Néophyte

Après avoir abordé la question des différentes affiches françaises dans un précédent article, nous allons continuer dans cette voie et consacrer quelques lignes sur ce nouvel objet publicitaire réservé aux exploitants. Imprimé sur du papier glacé cartonné, ce document (légèrement plus grand qu’une feuille A4) n’a pas pour vocation première d’être affiché à la vue du public. L’intérêt réside plutôt au dos comme vous allez vous en rendre compte. Composé d’un synopsis incomplet, de quatre clichés et de quelques crédits, l’objet peut être considéré comme un mini dossier de presse. Un document qui énumère surtout la liste du matériel publicitaire disponible soit une affiche pantalon, un jeu de 12 photos couleurs, les affiches 120×160 et 40×60 et surtout les désormais rares clichés presse 30-50-100-150 lignes.

Il est possible que cet article soit incomplet (le synopsis et la fiche technique nous pousse à l’envisager sérieusement) . Pourtant à chacune de ses apparitions sur Ebay, on le retrouve sous cette forme. Plutôt étrange… Quoi qu’il en soit, ce genre de matériel aide surtout le collectionneur à orienter ses recherches et c’est là, le plus important.Si l’un d’entre vous est capable de répondre au mystère qui entoure cet objet, qu’il se manifeste.

Edit: Après de nombreuses recherches, je peux désormais affirmer que l’objet est complet…

Ce badge n’est pas un produit sous licence. C’est un cadeau qui m’a été offert par un ami de longue date.La photo ne rend malheureusement pas justice au travail accompli par l’artiste mais je sais déjà que cette merveille ne pourra que m’attirer votre jalousie. Vous êtes certainement nombreux à souhaiter porter fièrement un si bel objet sur le revers de votre veste mais j’ai le regret de vous annoncer qu’il n’en existe, à ce jour, qu’un seul et unique exemplaire. Pour autant, il n’est pas exclu que pour récompenser nos plus fidèles lecteurs quelques unités soient fabriquées… Continuez donc à manifester votre amour pour JAWS 3D, brulez vos copies de JAWS Revenge, partez en pèlerinage à Sea World Orlando , agressez physiquement le moindre détracteur … et vous serez décorés… Vous remarquerez à quel point ce simple petit bout de métal peut rendre séduisant les plus laids d’entre nous…

VISITEZ WWW.JAWS-3D.COM

On a souvent la désagréable impression que les individus ayant participé à la grande aventure Jaws 3D préfèrent passer sous silence cette période de leur vie. Et lorsqu’un Richard Matheson sort de son mutisme à l’occasion d’entretiens accordés à Tom Weaver pour son livre Science-fiction stars and horror heroes ,c’est pour déverser sa rancoeur…

Que pouvez-vous nous dire à propos de Jaws 3D ?

Une fois encore, j’ai écris une trame qui était très intéressante. J’ai découvert plus tard, quand le film était terminé et que j’ai vu le générique, qu’ils avaient crédité l’histoire à un autre scénariste! Et je n’avais jamais  lu quoi que ce soit de lui.

J’avais écrit un script très intéressant. Je préfère vraiment écrire la deuxième suite d’un film à succès plutôt que la première; quand vous écrivez la première suite, vous êtes obligé de suivre directement les évènements du premier film, mais quand vous faites la deuxième, vous pouvez prendre vos distances. Universal m’ont fait mettre les deux fils du chef Brody dans le film, ce que je trouvais idiot, mais en plus de ça, ils voulaient que ce soit le même requin qui avait été électrocuté dans Jaws 2 (rires) !

Avez-vous été un tant soit peu satisfait du résultat final ?

Non, pas du tout. Je suis un bon conteur et j’ai écrit une bonne trame et un bon scénario. Si ils avaient fait ça bien et que le film avait été réalisé par quelqu’un sachant réaliser, je pense que ça aurait été un excellent film. Jaws 3D est le seul film que Joe Alves ait jamais réalisé; C’est un excellent chef décorateur, mais un réalisateur, non. Et la soi-disante 3-D rend juste le film trouble, ça n’avait aucun intérêt. C’était une perte de temps.

A peu de chose près, le discours est le même que celui tenu face aux journalistes de Fangoria 23 ans plus tôt (cf article) . Les plus pointilleux d’entre nous souligneront, cependant, la mémoire défaillante d’un des plus grands scénaristes que les Etats-Unis aient accouché.

A coup sûr, ces deux antiquités vont vous arracher quelques larmes. Voici les deux premiers vidéogrammes de l’histoire de Jaws 3. Sorti en décembre 1983, ce couple ,composé d’une VHS et d’une Betamax, ont su traverser le poids des années (et l’atlantique) et rejoindre le reste de leur grande famille au METZ JAWS 3D MUSEUM… Les boitiers cartonnés sont légèrement déchirés, les couleurs délavées, les étiquettes décollées mais le visuel toujours aussi exaltant. On imagine sans peine la glorieuse époque où ces vidéos étaient louées et achetées par des milliers d’américains pressés d’assister aux nouvelles aventures du requin sur leurs petits écrans 4/3.

Malheureusement pour le spectateur,  le transfert peine à reproduire la magie de l’expérience en salle. Handicapé par la disparition du relief, Jaws 3 se retrouve complètement mutilé par un Pan & Scan assassin. De la première à la dernière minute, le public aura le droit à une version déformée où les acteurs ressemblent tous à des anorexiques et les requins à des poissons hachettes. Sans parler du recadrage au sécateur qui ne rend absolument pas justice à la magnifique photographie.  On se consolera avec la bande annonce du Jaws de Spielberg en avant-programme.

Comme vous l’avez certainement remarqué, il y a de nombreux points communs avec le visuel du C.E.D sorti au même moment: l’absence de tagline , la couleur bleu-gris au verso et l’étrange logo 3D. Ce style graphique est exclusivement américain. Nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement avec le Laserdisc NTSC et la campagne pub Jaws Trilogy. En attendant, laissons se reposer les grands parents de nos DVD et futurs Blu-ray. Un repos bien mérité.

Communément appelée Doubloon, ce petit jeton de la taille d’une pièce d’un dollar est un objet étroitement lié à la célébration du Mardi Gras à la Nouvelle Orléans. Fabriquées en aluminium, bronze, argent et autres métaux, ces pièces sont généreusement distribuées aux spectateurs. On en trouve, suivant les années, à l’effigie de Kiss, Satan et bien évidemment JAWS III.

Tout de suite, l’observateur remarque le détail qui cloche: JAWS 3 , jusqu’à présent, a toujours rimé avec 1983 et certainement pas avec 1979. Et pourtant cette pièce date bien de cette époque.

L’explication de ce qui semble n’ être qu’un banal anachronisme est finalement assez logique puisqu’on peut décemment envisager que  le requin gravé sur  cette pièce n’est autre que celui de JAWS 3 , PEOPLE 0 alors en pre-production (on le reconnait à ses énormes trous de nez et à ses yeux exorbités) .

A part ça, la difficulté de prendre en photo un jeton en aluminium sans avoir de problèmes de reflets m’empêche de vous montrer le côté face. Mais comme il n’y a ni squale ni Louis Gosset Jr ce n’est pas bien grave.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le grand Est regorge de fans des Dents de la mer 3. Nous sommes tellement nombreux qu’on vient de lancer le OFFICIAL 57 SHARK PATROL (contactez moi pour plus d’informations). L’un des membres les plus actifs, Haribo , nous offre ce soir l’occasion de voir un extrait du E! True Hollywood story consacré à Jaws.

Des 85 minutes qui composent ce programme diffusé pour la première fois le 9 juin 2002, Haribo n’en a conservé que deux. Et, bien évidemment, ces 120 secondes traitent essentiellement du cas JAWS 3D. Vous pourrez donc voir s’exprimer David Bown, Richard D. Zanuck, l’inutile Leonard maltin, le detestable Sid Sheinberg (le mari de Lorraine Gary) , Carl Gottlieb et le grand Joseph Alves.

En cliquant sur ce lien, ne vous attendez pas à entendre Brown ou Zanuck vanter les mérites du travail accompli par notre ami Joe. Mais ça, vous vous en doutiez…

« Romain, je viens sur l’excellent site www.jaws-3d.com depuis plusieurs semaines et la magie qui anime cet endroit m’a redonné goût à la vie. Malheureusement, je n’ai toujours pas vu d’article à propos des affiches françaises. Je crois savoir qu’il existe trois formats différents. Pourrais-tu confirmer ? » Tu as frappé à la bonne porte, lecteur anonyme. Comme tu t’en doutais déjà, il existe bel et bien trois affiches françaises des DENTS DE LA MER 3. Ces trois modèles restent encore très faciles à dégotter mais demeurent des pièces très recherchées par les fans d’outre atlantique. L’affiche 40×60 est idéale pour décorer les murs d’un appartements. Bonne impression, couleurs chaudes, papier de qualité et une pointe d’originalité avec cette mention EN RELIEF dans les salles équipées à la place de la Tagline.

Le deuxième modèle est communément appelé l’affiche pantalon. Apparue en France dans les années 80, l’affiche pantalon, de part sa taille de guêpe (1 mètre 60 par 60 centimètres) trouvera une place de choix sur la porte de votre chambre ou du salon. La police d’écriture rouge sang s’éloigne de tout ce qu’on a eu l’occasion de voir jusqu’à présent et pour ne rien gâcher le requin parait encore plus gros!! La dernière affiche est l’encombrant 120×160. Certainement le modèle le plus impressionnant de la planète. Le visuel est identique à celui de sa petite soeur mais l’effet qu’elle produira sur vos convives sera bien plus dévastateur. C’est à cette affiche que l’on reconnait la dévotion du vrai fan.

Grâce à ce nouvel objet, je sais que je vais vous tenir en haleine artificiellement pendant de longues semaines… N’ayez crainte, ma collection recèle encore une tonne de surprises et les mises à jour ne risquent pas de s’arrêter de si tôt mais parler du contenu de cette boite va me permettre pour la première fois d’aborder la question des scènes coupées et des prises alternatives. De plus on va enfin pouvoir profiter de l’expérience 3D…

En 1983, la société TOPPS ,spécialisée dans la fabrication de bonbons et de trading cards depuis 1938, commercialise un jeu de 44 cartes basé sur le troisième volet de la série Jaws. Chaque box (réservé aux revendeurs) comporte 36 packs. Dans chaque pack, vous retrouverez 6 cartes, une paire de lunettes 3D anaglyphes et un chewing gum (non, je ne suis pas suffisamment fan pour mettre dans ma bouche un chewing gum qui vient de fêter ses 26 ans).

Les cartes mesurent 2,5 pouces sur 3,5. Sur le recto, vous trouverez une image du film, sa description et son numéro; au verso nous aurons le droit à un dessin converti en 3D par Tony Alderson.

Tony Alderson, décédé en 2002 à l’age de 48 ans, était un dessinateur qui a consacré une grande partie de sa vie à la « Stereo conversion » . On lui doit quelques oeuvres liées à nos franchises préférés: friday the 13th , Star Wars, Beastmaster. Il est aussi responsable d’une partie des effets-spéciaux du délicieux  Metalstorm. Je vous invite à visiter le site stereoscopy pour en savoir d’avantage.

Pour les vrais collectionneurs, il est intéressant de préciser qu’il existe une variante pour cette boite. En effet, on retrouve sur la tranche supérieur une publicité. Sur mon exemplaire, elle concerne les chewing-gums à 5 cents BAZOOKA mais il existe une série de coffret avec une pub « new from topps »

A partir de maintenant, je vais régulièrement rédiger des articles sur ces trading-cards. Chacune des 44 cartes se verra consacrer quelques lignes nous permettant je l’espère de percer les mystères qui entourent le film.

Les numéros H.S de la revue du cinéma (dont les débuts datent quand même d’après guerre)  sont devenus, avec les années, de véritables objets de collection. Chaque numéro de la Saison Cinématographique est une mine d’informations. Imaginez toutes les fiches techniques, les synopsis et les critiques de l’ensemble des films exploités sur le territoire français (y compris les films à caractère pornographique) réunis dans un seul et unique ouvrage… Tout simplement fantastique!!!

Cyril Despontin (le gourou de l’excellent site ZONEBIS) est l’heureux propriétaire de cet exemplaire consacré à l’année 1984. Ce généreux lyonnais nous offre donc l’occasion de nous replonger dans cette période lointaine et sombre où l’avant-gardiste JAWS 3D était fortement décrié.

* Calvin Bouchard, directeur de Sea World, un gigantesque parc d’attractions aquatique, s’apprête à inaugurer en compagnie de Philip Fitz Royce, le célèbre cinéaste des grands fonds, le royaume sous la mer conçu par l’ingénieur Mike Brody. A l’issue d’une exhibition de ski nautique, les portes du lagon se bloquent et un plongeur qui tente de les réparer disparait mystérieusement. Le lendemain, Mike et Kathryn Morgan, sa fiancée, ichtyologiste à Sea World, sont attaqués par un jeune requin blanc et sauvés grâce à l’intervention providentielle de dauphins dressés. Kathryn persuade Bouchard de capturer le requin vivant mais le jour de l’inauguration l’ animal meurt dans son bassin tandis qu’on retrouve le cadavre atrocement mutilé du plongeur. Le spectacle nautique commence à peine lorsqu’un énorme requin de douze mètres, la mère du précédant, s’attaque aux skieurs en pleine démonstration; la panique s’installe alors dans le par d’attractions et des touristes sont bloqués dans une galerie de verre du Royaume sous la mer. Philip Fitz Royce est dévoré en tentant d’emprisonner l’animal qui s’attaque à Mike et kathryn en train de réparer le système d’aération des galeries sous-marines. Après avoir défoncé l’écran de verre qui protégeait la salle de contrôle et dévoré Bouchard (SIC) , le requin est finalement réduit en bouillie grâce à la grenade que tenait Philip Fitz Royce avant d’être englouti par le squale…

*Question: Pourquoi, à quelques rares exceptions près, les films en relief sont-ils aussi médiocres? Réponse: Parce que leurs auteurs ont généralement tendance à sacrifier l’intrigue au « profit » d’effets spéciaux sans doute spectaculaires mais qui ne suffisent certainement pas à faire un film d’action digne de ce nom. Joe Alves, réalisateur de seconde équipe pour les dents de la mer n°2, accomplit ainsi l’exploit de faire pire que Jeannot Swzarc dans Jaws n°2. Il faut dire à sa décharge que la tache était quasiment insurmontable.

Ce troisième épisode est inéluctablement le plus faible de la série et l’on a peine à croire qu’un écrivain scénariste aussi talentueux que Richard Matheson se soit fourvoyé dans des eaux aussi croupies. Tandis que sous les flots se perpètrent les horreurs énoncées plus haut, sur terre nous devons subir les atermoiements sentimentaux de personnages exaspérants de niaiserie et sans aucune épaisseur (le comble pour un film en relief) et lorsque la vilaine bestiole arrive pour croquer tout ce beau monde, on pousse un soupir de soulagement.

L’apport du relief, particulièrement adapté aux séquences sous-marines , se réduit à quelques effets sans doute spectaculaires mais tout aussi prévisibles; après avoir pris une grenouille en pleine de figure et  avoir été copieusement arrosé par le jet d’une seringue, le spectateur hébété aura pour ultime récompense la joie de se retrouver au fond même de la gueule du requin pour partager son modeste repas…                  Ph.R